jeudi 19 janvier 2012

Breivik, ne voit-on rien venir?

Breivik, un nom qui n'est pas encore tombé dans les oubliettes de l'histoire, mais cela ne saurait tarder, pourquoi ?


Pourquoi ne parle-t-on plus de Brevik?

Les mass-murders et les serial-killers aux Etats-Unis s'ancrent durablement dans les esprits mais aussi dans la culture populaire. De même en France ou en Belgique, nombre d'histoires drôles et de nom de Cocktail se basent sur ces personnages ou leurs histoires. Toutefois Breivik ne semble pas avoir le droit à ce traitement de faveur pour l'instant. Les explications peuvent être nombreuses :



Un terreau peu favorable

En y réfléchissant, l'événement est encore assez récent malgré qu'il se soit fait balayer ces derniers mois par de nombreux événements majeurs à l'international (crise économique et diplomatique, affaire DSK, perte du triple AAA etc.). Le terreau n'est donc pas propice à un ancrage culturel très fort de la figure de Breivik en ces temps incertains.

De plus, il est à noter que cet événement se passe dans un pays peu habitué et peu enclin à donner une place de choix à ce genre de personnages contrairement aux anglo-saxons ou aux latins. Dans nos contrées, qui n'a jamais entendu les noms de Klebold & Harris, Cho Seung-Hui, Ted Bundy, Jeffrey Dahmer, Roberto Spaccierri etc.?
Le contexte norvégien est donc peu propice à la plaisanterie et encore moins à l'idolâtrie de la figure de Breivik. On imagine mal se créer un site comme aux Etats-Unis permettant d'acheter les reliques de ses Serial Killers préférés .

Le pays des milles types de métal blasphématoire, où la liberté d'expression (anti-islam) occupe un place centrale, ne semble pas laisser une place de choix à ses mass-murder.


Une personnalité aux multiples facettes contradictoires

Ce manque de traitement de faveur peut aussi trouver sa réponse dans la personnalité même de Breivik. Comme tout mass-murder, Breivik possède une personnalité trouble et confuse. Mais contrairement à d'autres il associe des symboles et des idées qui ne rentrent pas en écho les uns avec les autres. Ce manque de rationalité dans sa haine et sa démence ne permet pas d'attirer la sympathie de groupes comme les néo-nazis, les franc maçons, l'anti-islamisme ou encore les fans de la théorie du complot.

Prenons l'exemple des mass-murder de Columbine, ces derniers s'animaient de plusieurs symboles : jeux vidéo, violence, nazisme, qui, certes, n'ont rien à voir entre eux, mais ne pose pas de réel problème de cohabitation contrairement aux symboles utilisés par Breivik.

Qu'associe Breivik? : Franc Maçonnerie, racisme, anti-islamisme, nazisme et une certaine forme de paranoïa complotiste couplée à une vision post-apocalyptique. Certes, pour une personne normalement constituée, il est clairement dans l'axe du dément. Il en est de même pour une personne appartenant à ces groupuscules (groupes néo-nazis, Franc Maçonnerie, complotiste, etc.), et on le constate bien, Breivik mélange les serviettes avec d'autres serviettes !

Un manque d'originalité flagrant d'un pseudo-intello coincé

Mais ce ne sont pas les seuls facteurs explicatifs de son impopularité et de sa non idolâtrie. Breivik a manqué d'originalité, ou tout du moins, il est "trop" sérieux. Malgré ses nombreuses photos en costume de Franc-maçon ou de "tueur d'élite" et ses écrits, bien que passionnants pour les "fans" et les explorateurs des bizarreries, cela n'en demeure pas moins ennuyeux aux yeux du grand public. Nous sommes loin des map inventés par Reb et Vodka, les fameux mass-murders de Colombine, les vidéos amusantes du tueur de Virginia tech, les sulfureux calculs de Human bomb.... EN somme, Breivik n'est qu'un pseudo intello BORING qui n'est en aucun cas mainstream.


Un bon mass-murder est un mass-murder mort.

Mais quelle est la plus grande faute de Breivik pour avoir raté sa « success story »? C'est de s'accrocher à la vie et de croire dur comme fer en ce qu'il raconte jusqu'au procès sans remords ni regrets. Les mass-murders ont souvent pour particularité de se suicider très rapidement après leurs actes : Colombine, Virginia Tech etc. Breivik est une exception. Convaincu de ses idées, nous ne pouvons toutefois pas le traiter de fou qui ne se rend pas compte de ses actes. Il se rend autant compte de ses actes qu'un terroriste islamiste ou Irlandais.... alors a-t-on affaire à un fou? Non, car même si le livre pdf de Breivik est brouillon et lourd, il n'en est pas pour autant l'œuvre d'un dément.

Son impopularité auprès des "fanas" de Mass-Murdering nous interroge : a-t-on vraiment affaire à un mass-murder, un vrai? Nos esprits européens ne peuvent-il se faire à l'idée que cet homme, occidental, blanc, chrétien, franc maçon soit tout simplement, un terroriste?

L'énigme du massacre d'Oslo le 22 juillet 2011 repose-t-il tout simplement sur un problème sémantique relatif à la représentation classique que nous nous faisons d'un terroriste?

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